LES TEMPS
SONT... EVOLUS...
"
Balance ton porc ! Me too ! "
Les temps sont révolus des plaisanteries grasses,
Des gauloiseries lestes et des hardies grimaces,
Du clin d'il libertin, de l'invite égrillarde.
Désormais, sachez-le, la femme est revancharde.
Au moindre compliment, elle nous crache à la face,
Et dans l'il chaleureux ne voit qu'éclat salace.
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Les temps ont bien changé : le gibier se rebiffe
La gente biche a troqué ses sabots pour des griffes,
La chatte langoureuse s'est muée en tigresse
Prompte à balafrer celui qui la caresse.
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Les temps sont bien finis des fantaisies paillardes.
Toutes nous aboient aux chausses, pis que chiennes braillardes
Et quel que soit leur état : bigote papelarde,
Bachelette effrontée, harengère gueularde
Bougeoise béotienne, rombière philistine,
Rosière au teint vernal, vénale gourgandine.
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Les temps ne sont donc plus à la fête coquine :
Au plus infime écart, elles nous rompraient l'échine
Pour mater le verrat qui dans nos curs sommeille,
Qu'elles
assignent à sa soue, interdisent d'éveil
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Les temps sont consommés du palpeur subreptice
Du goujat séducteur, du diseur de blandices.
Le mot grivois nous fait un ignoble harceleur,
L'attouchement bénin, un probable violeur.
La vindicte en réseau nous cloue au pilori
Et nous frappe aussitôt d'universel mépris.
" Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi "
Déplorait le poète. Ces dieux d'autrefois,
Hui seraient bannis pour un air de syringe
Et leurs jolies nymphettes passeraient pour des sphinge
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