MASSACRE

Sont-ils donc fous ces gens qui s’obstinent à hurler
Par devant les merlons et les fils barbelés
Qui marquent une frontière qu’ils savent inapprochable.
Ils l’approchent pourtant malgré la mort probable
Dispensée par les balles des soldats d’Israël
Lesquels, sans état d’âme et sans craindre le ciel,
Obéissent aux ordres et tirent sur la foule.
Et tant mieux si des ruisseaux de sang coulent,
Pourvu que ce sang-là soit sang palestinien
Puisque aux yeux du monde il ne compte pour rien.
Mais obéir aux ordres, même les plus iniques,
C’est ce qu’on reprochait à ces soldats cyniques
Qui ont dévasté l’Europe pendant près de six ans
Tuant des millions d’hommes, femmes et enfants.
Et quant à s’approcher trop près d’une barrière
Qu’elle soit celle d’un camp ou bien d’une frontière,
Cela valait la mort soudaine et sans pitié.
Ces actes furent jugés crime contre l’humanité.
Pour Trump/Netanyahou, odieux démagogues
Faire parler la poudre vaut mieux que le dialogue.
Et leur brutalité a subverti le droit.
La vie palestinienne pèse de peu de poids.
L’argument du plus fort est suprême raison.
On tire sur les hommes comme au tir au pigeon,
Le décompte, ce jour, a battu un record :
Cinquante-huit « objectifs » étendus raides morts,
La plupart jeunes hommes, adolescents, huit gosses.
Qui donc arrêtera cet abattage atroce ?
Qui se soucie encore de ce peuple écrasé
Sous la botte d’un autre qu’on a sacralisé
Parce que ses aïeux ont tant et tant souffert ?
Au Peuple dit Elu, la Terre Sainte. Aux autres, l’Enfer.


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