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DENONCEE PAR UN HABITANT D'APRÈS LE RECIT DE MR PAUL GOS (figurant sur un panneau de l'exposition "LA DEPORTATION DEPUIS L'ARIÈGE" à VARILHES) Quelques précisions sur Juliette Giret ( grand’mère maternelle de mon épouse, et cousine germaine par alliance de mon père, le Ct Aimé Gos. Rappelons que Rieucros à été un village particulièrement Résistant , avec des Rieucrosiens ayant rejoints différents réseaux…….Et ce n’est pas pour rien si les premiers parachutages ont lieu dans ce secteur……..Un seul dénonciateur suffit,…. et il n’est autre que le curé du Village, l’Abbé Raphaël Etienne Baurès dit <<l’abbé Maurel>>. Il profitait de la confession pour obtenir des renseignements ; et Juliette Giret était une catholique fervente, très croyante et très pratiquante, qui allait régulièrement à ‘’confesse’’…. Dès Juin 44 les Maquisards savaient à qui ils avaient à faire et l’Abbé était sur la liste des collaborateurs dangereux à éliminer. C’est cet individu qui en décembre 1943, dans la salle d’attente de la préfecture s’exprime ainsi : << ..les français n’ont rien compris, on devrait les faire marcher à la matraque ; et tant que le Maréchal ne fera pas ainsi, il n’arrivera à aucun résultat. D’ailleurs , j’ai fait part à un ami qui l’approche, des conditions que le Maréchal aurait à employer. Que si un Jour, il rencontrait Hitler, il serait persuadé qu’il s’entendrait avec lui >>…. L’Abbé Baurès devient rapidement tortionnaire principal, formateur même dans ce domaine ,’’juge d’instruction’’ de la Milice, spécialiste du supplice à l’électricité , responsable ,entre autres, de la mort du Résistant Clovis Dedieu le 4 Août 1944 à Foix, après deux jours ‘’d’interrogatoires’’, au n° 12 du Boulevard Alsace Lorraine , <<La Villa>>, où la Milice torture et tue. Comme il n’a rien à se reprocher, bien sûr, le courageux Curé s’enfuit avec les Nazis qui réussissent à quitter l’Ariège en Août 44. Il est arrêté en leur compagnie dans l’ Hérault et ramené en Ariège, où le 30 novembre, il est condamné à mort par la Cour de Justice. Le 28 décembre 44, à l’aube , il est passé par les armes…. C’est à cause de cet <<habitant>> , que Juliette est déportée à Ravensbrück. Non, elle ne voit pas <<la libération du camp par les troupes soviétiques >>. Courant Mars, suivant le témoignage d’Olympe Amardheil et de sa fille qui ont assisté à la scène, elle est traînée, sous la bastonnade et les morsures des chiens , dans un piteux état, vers la chambre à Gaz, antichambre du four crématoire. Juliette Giret ne meurt pas, c’est un numéro qui disparaît…………………..sans laisser de traces. Sur le panneau de présentation du système concentrationnaire vous pourrez lire qu’il << est marqué par l’arbitraire et l’absurdité >> Arbitraire ? : certainement pas, tout le fonctionnement est calculé et prévu . Absurde ? : peut- être , vu de l’extérieur, par des esprits non avertis… A partir de 1938, sur le camp de Sachsenhausen , pas loin de Berlin, se trouve le bâtiment T ( en forme de T) où siège l’ inspection des camps de concentration, l’ IKL (Inspektion der Konzentrationslager) d’une grande importance , puisque tout ce qui concerne le système concentrationnaire nazi y est décidé par cette administration: niveaux de terreur à appliquer dans les camps, utilisation des kommandos, objectifs à atteindre . Tout les mois, s’y réunissent, les commandants de tous les camps de concentration, qui rendent compte . Il existe un classement en 3 niveaux pour déterminer si le commando doit servir à tuer les déportés d’épuisement ou si l’utilisation de la main d’œuvre pour l’effort de guerre doit prévaloir , et pour qu’elle durée. L’IKL détermine aussi la taille des rations de nourriture, effectue des recherches et essais pour les meurtres de masse, calcule les niveaux de punition selon les cas, etc.…..Tout cela est régi par les documents officiels de l’IKL, dans les moindres détails. Loin d’être absurde, l’application de l’idéologie nazie dans l’administration des Camps, correspond au contraire à une logique implacable d’une terrible efficacité Paul GOS. |